Le fameux proverbe « En avril, ne te découvre pas d’un fil » est plus qu’un simple conseil vestimentaire. Ce dicton incarne une sagesse populaire profondément enracinée dans notre histoire, mais il a aussi des implications scientifiques surprenantes.
Dans cet article, nous allons explorer l’origine de cette expression en lien avec les effets du froid sur notre système immunitaire.
Ce dicton remonte au Moyen Âge, une époque où les conditions climatiques étaient imprévisibles, notamment au printemps. Les mois d’avril étaient marqués, comme aujourd’hui, par de fréquents retours du froid après des journées plus douces. La deuxième partie du dicton, « En mai, fais ce qu’il te plaît, » symbolise le moment où les températures deviennent généralement plus constantes et agréables.
Le dicton « En avril, ne te découvre pas d’un fil » reflète une observation empirique des effets du froid sur la santé, bien que les gens au Moyen Âge ne comprenaient pas encore les mécanismes scientifiques. Aujourd’hui, la science confirme que les fluctuations de température peuvent affaiblir le système immunitaire et augmenter la susceptibilité aux maladies.
Ce mariage entre tradition et science montre que nos ancêtres avaient souvent raison dans leurs intuitions sur les comportements à adopter face à la nature. Leur expérience, transmise sous forme de dictons, trouve une résonance dans nos connaissances modernes.
Il est vrai que les coups de froid sont souvent associés à un risque accru de maladies, notamment des infections respiratoires. Voici un éclairage sur les mécanismes biologiques en jeu :
1. Vésicules extracellulaires¹ et virus respiratoires
Des recherches ont montré que les vésicules extracellulaires, qui jouent un rôle crucial dans la réponse immunitaire précoce, sont moins efficaces dans un environnement froid. Cette faiblesse permet aux rhinovirus, responsables du rhume, de se multiplier plus facilement et d’entraîner des infections.
2. Vasoconstriction
Face au froid, le corps réagit en rétrécissant les vaisseaux sanguins pour conserver la chaleur corporelle. Cette vasoconstriction limite la circulation sanguine dans certaines régions, y compris les muqueuses nasales et respiratoires. Cela réduit la disponibilité des globules blancs, qui sont essentiels pour combattre les agents pathogènes.
3. Production d’interférons
Les interférons sont des protéines qui empêchent la multiplication des virus dans les cellules infectées. Leur production peut être diminuée à basse température, affaiblissant ainsi la réponse immunitaire des voies respiratoires.
Le dicton « En avril, ne te découvre pas d’un fil » illustre bien la sagesse intemporelle de nos aïeuls, basée sur des observations répétées des caprices de Mère Nature. Aujourd’hui, la science vient corroborer cette intuition, révélant les effets réels du froid sur le système immunitaire, et souligner l’importance de la prudence durant cette période de l’année. Ce mélange de tradition et de connaissances scientifiques nous rappelle que la santé passe aussi par l’écoute des enseignements du passé…
Alors, en avril, suivez ce conseil ancestral : restez au chaud et prenez soin de vous. Votre corps vous en remerciera!
¹ Les vésicules extracellulaires jouent un rôle clé pour coordonner la défense du corps. Elles aident les cellules à partager des informations importantes, comme des signaux d’alerte pour attaquer un envahisseur, par exemple.
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